Inspiration et spiritualité
Nous avons rencontré Taous Merakchi alias Jack Parker
Son univers nous parlant énormément, nous avons donc décidé d’aller à la rencontre de Taous Merakchi aka Jack Parker pour une petite interview!
Bonjour Taous Merakchi!
Tu es donc autrice, tu as écrit pour divers sites et médias, mais tu as surtout sorti ton premier livre,
« Le Grand Mystère des Règles » chez Flammarion en Mai 2017.
Peux-tu nous expliquer la genèse de cet ouvrage. Ce qui t’a animée et motivée pour l’écrire.
Ça a un peu été le fruit du hasard, si on m’avait dit il y a cinq ans que j’écrirais un livre sur les règles, je pense que je me serais roulée par terre de rire. Mais au fil de mes lectures féministes, j’ai découvert le mouvement de l’activisme menstruel, qui m’a laissée totalement perplexe au départ, mais suffisamment curieuse pour que je continue à creuser. Et j’ai halluciné devant la masse d’informations sur laquelle tout ça débouchait, et à quel point ça touchait absolument tous les domaines dans la grande arborescence des luttes contre les inégalités. J’ai tout de suite pensé à écrire un livre, mais je me suis dit que personne n’en voudrait, donc j’ai ouvert un blog à la place, Passion Menstrues, et un an après sa création j’ai finalement été contactée par Flammarion pour en faire un livre.
Si tu devais décrire le processus de création de ton livre en un mot ?
Exploration, je crois ? J’ai vraiment eu l’impression d’être une sorte d’Indiana Jones (version freelance en jogging dans son canapé) quand je me suis lancée là-dedans. Plus je creusais, plus il y avait d’informations, de pépites, de sujets à creuser, et je me suis éclatée dans mes recherches. J’ai été subjuguées, admirative, outrée, scandalisée, apeurée, hilare, émue, bref, je suis passée par toutes les émotions, et ça a été une sacrée aventure.

© Rémi Chapeaublanc
Comment s’est déroulé la phase d’écriture ? Quelles éventuelles difficultés as-tu rencontrées ? Ce que tu as préféré pendant sa création ?
Écrire un livre, ça n’a évidemment pas grand chose à voir avec le fait d’écrire des articles, ce que j’avais fait pendant des années avant de me lancer là-dedans. N’étant pas allée au bout de mes études, je n’avais même pas écrit ne serait-ce qu’un mémoire, donc j’étais complètement à poil face à cette nouvelle expérience.
Et j’ai découvert que j’avais un processus de création à gestation longue. Je ne fais pas partie de ces auteurs qui se lève à l’aube et écrivent mécaniquement un nombre de pages donné chaque matin, qu’il pleuve qu’il neige ou qu’il vente, avant de commencer leur journée. Moi je cogite pendant des semaines, voire des mois. Je lis, je me nourris, j’argumente toute seule sur des sujets sous la douche comme si je passais un entretien, je prends des notes en vrac, je fixe le plafond pendant des heures en réfléchissant mollement – puis vient le jour où je me sens prête, et quand je commence à écrire, je ne m’arrête plus, et tout vient naturellement parce que ça a eu le temps de mûrir dans ma tête.
Du coup je ne me relis même pas, ou très peu. Le plus difficile, c’est de passer d’une étape à l’autre, d’accepter que la phase de gestation est terminée et qu’il faut passer à l’écriture.
On cherche toujours à se trouver des excuses, parce que “non mais j’ai pas assez fait de recherches là-dessus, on sait jamais, faut que je refasse un tour j’ai peut-être oublié un truc” mais on finit par réaliser qu’on est juste en train d’éviter de sauter et qu’on prend de l’élan pour que dalle. Donc il faut y aller, ouvrir sa page Word et commencer à taper – et ça peut prendre quelques jours de déni avant de réussir à s’y mettre.
Mais une fois qu’on est lancés, c’est là que vient mon moment préféré : celui où on n’a même plus envie d’arrêter d’écrire pour manger ou dormir, parce que c’est trop excitant, qu’on est heureux d’être en action, et qu’on y revient avec joie chaque jour (ou parfois un jour sur deux, je suis pas une machine) pour reprendre là où on s’était arrêté.
Quels sont les retours que tu as eu depuis sa sortie ?
À ma grande surprise, ils ont été positifs à 100%. Je n’ai pas reçu une seule mauvaise critique, que ce soit dans les médias ou de la part des lecteurs. Ceux qui auraient pu en dire du mal l’ont simplement évité, et quand bien même, je doute qu’ils aient eu grand chose à lui reprocher s’ils l’avaient lu, finalement. À part le fait d’exister, bien sûr.
Ton livre est disponible depuis maintenant bientôt 10 mois, avec du recul, quel bilan personnel fais-tu de cette première sortie ?
Je suis extrêmement fière. Plus ça va, plus je le suis. Maintenant que le cirque de la promo et le stress des premiers retours sont passés, je suis sereine et heureuse, et je continue de recevoir des messages chaque jour de la part de gens qui sont contents de se l’être enfin procuré ou qui ont apprécié sa lecture. C’est génial.
Sur quels autres thèmes aimerais-tu écrire ?
Difficile à dire, j’ai tendance à m’éparpiller. J’ai deux projets en cours, un projet collaboratif sur le thème de l’adolescence, et un projet perso sur le thème de la sorcellerie. Ah, et peut-être un autre plus personnel sur mon parcours aussi, mais ce n’est pas encore acté. Donc je me balade parmi les thèmes que j’aime, que je découvre, dans lesquels je me sens bien. Et j’aimerais un jour passer le pas de la fiction, mais c’est vachement plus difficile. J’adorerais écrire des romans d’horreur pour jeunes adultes, par exemple. J’ai mille idées en tête mais je suis pas encore foutue de trouver une intrigue qui tienne la route et d’écrire avec un autre niveau de narration que celui d’un élève de CE2 pas très précoce. Mais ça viendra, j’en suis qu’au début de ma carrière, j’ai mille trucs à vivre encore !
De manière générale, qu’est-ce qui t’inspire lorsque tu dois écrire sur un sujet ?
Tout le travail de recherche que je fais en amont, mes petites notes, les idées de génie que j’ai sous la douche, dans le métro ou juste avant de dormir, les discussions avec les proches, l’image que je me fais de l’ouvrage terminé dans ma tête, ce que les autres en disent, les blagues qu’on fait entre potes… Ça peut venir de partout et nulle part à la fois. Du moment que je me sens honnête et sincère dans ma démarche, ça se débloque tout seul et ça s’impose.
Beaucoup d’auteur(e) qu’importe le médium, ont parfois besoin d’une certaine ambiance, climat, boisson, pour s’inspirer et avancer. Est-ce ton cas ?
Pas forcément. Je me suis empêchée d’écrire longtemps avec l’excuse de ne pas avoir le bon cadre, la bonne ambiance, le bon bureau, la bonne chaise, le bon ordinateur, la bonne luminosité, la bonne playlist… C’était juste un prétexte pour ne pas me mettre au boulot, parce que j’avais justement lu tellement d’articles sur les routines des autres écrivains, des plus vieux aux plus contemporains, et je ne m’y retrouvais tellement pas que je me suis persuadée qu’il y avait un souci. Que ça allait me freiner.
Aujourd’hui, je travaille quand je dois travailler, et j’arrête de trop me prendre la tête sur le cadre et l’ambiance. Je travaille à mon bureau, bien qu’il ne soit pas parfait, je travaille dans mon canapé, dans mon lit aussi beaucoup, avec des séries ou des films qui tournent en arrière-plan selon le niveau de concentration dont j’ai besoin, sinon une playlist au pif, et parfois, quand j’ai le courage, je descends travailler dans le café en bas de chez moi qui me sert de QG – notamment parce que les patrons me surveillent et s’assurent que je suis bien en train de bosser, c’est comme une deuxième famille.
En suivant ton instagram, j’ai pu voir que tu étais portée sur le spiritisme et l’occultisme. Qu’est-ce qui t’intéresse dans ces domaines ?
L’idée qu’on ait plus de pouvoir qu’on ne le croit sur sa vie. Qu’il y ait des choses qu’on ne comprennent pas, ou qu’on choisisse de ne pas comprendre rationnellement. Que nous ne soyons pas seuls, nous êtres humains “civilisés” dans ce vaste monde, et que d’autres énergies nous accompagnent. Ça me rassure, je trouve ça poétique et apaisant, et j’ai construit ma spiritualité autour de ça.
Mais finalement, c’est comme les croyants qui prient un dieu pour obtenir ses faveurs, ou les gens qui misent sur les lois de l’attraction pour obtenir ce qu’ils veulent. C’est de la manifestation d’intention ritualisée, avec tout un folklore magique autour qui a quand même de la gueule, faut pas se mentir. J’ai été élevée comme ça, donc je n’ai pas vraiment de mérite. Il y a toujours eu des histoires de flux d’énergie, d’esprits, d’autels, de tarots et de rituels divers et variés dans mon foyer, donc ça m’a paru naturel de suivre le mouvement après ma prise d’indépendance. J’aime tout ce qui va avec, l’esthétique, l’ambiance, les objets, les rituels, l’attitude, les vieilles histoires, la mythologie, le folklore, les anecdotes qui se transmettent de génération en génération… Et ça m’a permis de prendre le pouvoir sur ma vie au lieu d’attendre que quelqu’un débarque un jour pour me tendre la main en me promettant de régler tous mes problèmes et de m’apporter tout ce dont j’avais besoin, ce qui était nécessaire pour la flemmasse dépressive que j’étais. Ce qui n’empêche pas d’associer tout ça à des traitements et des suivis médicaux adaptés, parce qu’il ne faut pas non plus cracher sur les merveilles du monde moderne et qu’il ne faut pas hésiter à utiliser tout ce qu’on a à notre disposition aujourd’hui pour se soigner, physiquement et psychologiquement.

© Joanna Kosinska
Nous sommes très attachés avec Sinensem au côté rituel de la préparation du thé, à la manière des sorcières. Est-ce une boisson que tu consommes régulièrement ?
Oui, surtout quand il fait moche (et comme je vis à Paris, ça arrive environ 9 mois sur 12, c’est pratique).
Le matin je prends un café, mais le reste de la journée je tourne au thé, avant de passer aux infusions le soir. J’adapte mes choix à mes intentions. Je ne bois pas le même thé ou la même infusion si j’ai besoin d’inspiration, d’un coup de pied au cul, de me calmer les nerfs, de calmer mes angoisses ou de me motiver, par exemple. Je choisis les plantes en fonction de leurs correspondances magiques et médicinales, et j’y rajoute souvent du miel. Et quand je mélange, je le fais dans le sens des aiguilles d’une montre quand je veux attirer quelque chose en particulier, ou dans le sens inverse quand je veux repousser quelque chose. Parfois je dessine des petits symboles au fond de ma tasse avec le miel pour rajouter un coup de pouce supplémentaire.
Qu’est-ce qui te vient spontanément à l’esprit à l’évocation de ce breuvage ?
La fumée qui s’en échappe, le plaisir de la première gorgée, la sensation de la chaleur de la tasse sur mes mains, l’inspiration, le calme, la sérénité, et la météo pourrie qui me rend bien heureuse de bosser de chez moi avec ma bonne tasse de thé fumante au lieu de me battre contre les éléments.
Quels sont tes goûts en matière de thé ?
Ils sont hyper variés. J’ai commencé, comme beaucoup je pense, par les thés fruités et très parfumés, et je les aime toujours, mais petit à petit j’ai aiguisé un peu mon palais pour découvrir d’autres choses. J’adore le thé noir, surtout quand il est riche et parfumé, et depuis peu je suis tombée sous le charme du Chai que j’avais longtemps boudé aussi. Mais plus je sens de fleurs et de plantes dedans, plus j’aime le thé. Si je n’ai pas l’impression de boire la moitié de la cargaison d’un herboriste, j’ai tendance à rester sur ma faim.
Est-ce que tu penses que dans un sens le thé peut stimuler l’imagination ?
Si on s’y entraîne, oui. Si on associe la dégustation du thé à une activité productive, naturellement le cerveau s’y habituera et se réveillera plus facilement en sentant la tasse arriver. Et si on va plus loin, on peut aussi associer des parfums à diverses ambiance, pour s’assurer d’être transporté dès la première gorgée dans l’atmosphère recherchée, et gagner du temps sur la mise en branle du système.
Quelles sont tes techniques perso pour te stimuler lorsque tu es face à une page blanche ?
Je vais faire un tour, je fais le ménage (je déteste ça, du coup ça me permet de faire une pause sans prendre le risque qu’elle dure trop longtemps, et je finis par avoir hâte d’aller écrire tellement ça me saoule) en réfléchissant à ce que j’aimerais dire, je lance une série ou un film et je garde une partie de mon cerveau branchée sur mon projet pour prendre des notes et préparer des amorces pour plus tard…
Mais souvent, je me crie un peu dessus, parce que je sais que dans 90% des cas c’est juste que j’ai la flemme et que je fais un caprice, ou que j’ai peur de commencer parce que commencer c’est risquer d’échouer et de se planter et qu’il n’y a rien de pire que ça (alors qu’en réalité, c’est totalement faux, et n’importe quel auteur vous dira que les premiers jets sont souvent ridiculement nuls à chier, mais bon c’est comme un robinet qui n’a pas été ouvert depuis longtemps, au début c’est de la vieille eau croupie qui sort, puis ça finit par s’éclaircir).
Donc je m’engueule, parfois à l’écrit, en commençant mon document par “Allez hop hop hop on s’y met on arrête les conneries maintenant tu te bouges le fion et on y va, qu’est-ce que tu veux dire, de quoi tu veux parler, vas-y, je t’écoute, c’est à toi” et j’enchaîne. J’ai plein de brouillons comme ça et ça me fait toujours beaucoup rire de les relire.
As-tu d’autres domaines que l’écriture dans lesquels tu aimerais t’épanouir ?
J’ai une vague envie de créer une chaîne YouTube un de ces quatre, mais je n’arrive pas à me lancer parce que 1) j’ai super peur des réactions 2) je suis très mal à l’aise face à une caméra et 3) je ne sais pas monter et j’ai un peu la flemme d’apprendre. Ça finira peut-être par venir, parce que c’est sur un sujet qu’il n’est pas évident d’aborder à l’écrit, mais on verra bien !
Quels sont tes projets à venir pour l’année 2018 ?
J’ai deux livres en cours d’écriture et peut-être un troisième à confirmer pour le deuxième trimestre, donc j’ai de quoi m’occuper pour le moment, mais si je trouve l’occasion et le temps d’en rajouter par-dessus, je n’hésiterai pas une seule seconde.

© Rémi Chapeaublanc
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