À la rencontre de nos clients… Avec Lou Beauchard.
Une idée nous est venue. Mais qui nous passe commande ? Quelle vie se déroule autour de la tasse de thé venant de chez nous ?
On s’est donc dit que, ponctuellement, nous allons aller à la rencontre de nos clients pour en savoir plus sur vous, vos métiers, vos activités, vos goûts & inspirations.
On continue cette série d’articles avec Lou, réalisatrice en stop-motion et photographe à Paris.
Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Lou, j’ai 33 ans, j’habite à Paris avec mon amoureux Valentin et nos deux chats Woody et Pumpkin.
Que fais-tu dans la vie ?
Je fais de la réalisation, plus particulièrement de l’animation stop motion, et également de la photographie.

Pour moi c’est un mélange de plusieurs choses. Déjà le fait d’être fille unique m’a forcé, je pense, à m’occuper toute seule et développer mon imaginaire, j’ai toujours été rêveuse.
Ma mère était passionnée de cinéma, jeune, elle m’a montré beaucoup de films de grands réalisateurs. J’ai toujours été fasciné par les films, et en particulier le cinéma de genre, au grand désarroi de ma grand-mère qui avait demandé à la dame du vidéo club de surveiller mes locations… raté.
Ma mère m’a aussi raconté une anecdote assez amusante : un jour, elle a été convoquée à l’école maternelle car ils demandaient (déjà) ce qu’on voulait faire quand on serait grand, et j’avais répondu réalisatrice de film d’horreur… Donc je pense que j’avais déjà choisi il y a longtemps la direction dans laquelle je voulais aller.
Et la dernière chose me vient de mon grand-père, j’ai passé beaucoup de temps avec mes grands-parents, peinture avec mamy et bricolage avec papy, qui était ingénieur. C’est comme ça que j’ai chopé le virus de fabriquer des choses.
Le premier film en stop motion que j’ai vu était James et la pêche géante d’Henry Sellick.
Au début je me suis dit « c’est quoi cette arnaque », je ne comprenais pas le style. Mais à la fin du film, j’étais conquise et ça a du faire tilt dans mon cerveau.
Pour le moment la stop motion est la technique la plus complète pour moi ça lie ma passion pour le cinéma, pour le bricolage et ça permet de rendre “réel“ les images que j’ai dans la tête.
Il y a quelques mois tu as sorti le clip du groupe Fantomes, entièrement réalisé en stop-motion. Raconte nous un peu ce projet.
Alors c’était un projet un peu fou ! C’est parti du groupe, qui voulait un premier clip en stop-motion.
Ils avaient vu mon film de fin d’études, ils ont pensé à moi, et j’ai dit banco. La deadline était très serrée : 2 mois et demi pour tout faire.
Pour vous donner une idée des étapes de réalisation, on commence par « dépouiller » le scénario/story-board et lister tous les personnages, décors et accessoires.
Ensuite on regroupe tout, et on réfléchit à comment optimiser au maximum, c’est à dire, en gardant en tête les contraintes du scénario. Essayer d’avoir le moins de construction possible. Par exemple pour ce clip il y avait 18 variations de personnages (tailles différentes selon les scènes) et plus d’une dizaine de décors. Cette étape aide aussi à faire ce qu’on va appeler le plan de tournage, toujours pour optimiser au maximum.
Puis on part sur la construction.
On dit souvent que c’est de l’animation en pâte à modeler, mais par exemple, pour tous les personnages “nourriture“ je n’ai pas utilisé de pâte, mais des armatures en aluminium recuit, volume en mousse expansée et ensuite habillage/texture en latex et silicone. Ils ont d’ailleurs tous le même modèle de mains et de pieds car toujours par soucis d’économie de temps, je n’ai fait qu’un moule.
Pour les décors, j’ai eu la chance d’avoir Diane Pellotieri tous les jours avec moi. En fait c’est elle qui a fait la Direction Artistique pour l’album de Fantômes. On a aussi eu le coup de main d’amis qui sont gentiment venus donner de leur temps sur les décors et accessoires, encore un gros merci à eux.
Une fois tout construit on passe à l’animation, soit 3min 18 à animer ce qui représente à peu près 2376 images.
Pour terminer on a le montage et la post-production.
C’était une expérience géniale pour moi, ça a été le rush quasiment du début à la fin, j’avais plus d’appart, notre salon était un plateau de tournage, j’ai refait mes premières nuit blanches depuis l’école d’animation. J’ai souvent pensé qu’on y arriverait jamais tellement la montagne était haute à gravir mais j’étais obligée de mettre mon cerveau sur off et d’avancer.
J’avoue que le film de Wes Anderson l’île Aux Chiens m’a bien reboostée. Il est sorti lorsqu’on commençait l’animation, et ça a été une grosse source de motivation et d’inspiration. Quand on arrive au bout d’un projet comme celui-là on ressent une grande joie et un grand accomplissement.

Alors clairement, je ne vois pas comment c’est possible car ils n’ont plus vraiment d’actualité mais j’aurai rêvé faire un clip pour PULP. Different Class a bercé mon enfance et je me suis inventée beaucoup d’histoire quand je jouais aux Lego et Playmobil en écoutant cet album, qui est véritablement mon disque de chevet.
Sinon comme The Cure sortent un album en 2019, ce serait plus qu’un rêve de collaborer avec eux…
Sinon en plus réaliste et récent, le groupe Drab Majesty m’inspire beaucoup.
J’en ai pas mal et plutôt variés.
Un autre clip pour Fantômes et sûrement pour Pencey Sloe mais pas en animation, il y aura des clins d’œil mais j’ai envie de tester autre chose. À côté je vais développer plusieurs scénettes en stop-motion avec un studio parisien, dont certaines issues d’un court métrage que j’ai écrit pour lequel on commence, avec une amie productrice, à chercher des financements.
Je vais aussi aller faire une petite formation chez Pinewood studios à côté de Londres pour me perfectionner sur les techniques de moulage pour accessoires entre autre.
Ça dépend vraiment des jours et des périodes.
Le matin j’alterne entre Citrus Bergamia, Rose Noire et Devant l’Océan, après le repas Étreinte Glaciale, et pour le goûter Au coin du Feu.
